Eh bien c'est possible avec un érable à la maison, érable bien entendu bon pour le service de faire du sirop. C'est un trappeur, coureur de bois qui m'a désigné cet érable ci-dessus en me disant qu'il produirait de la sève et donc du sirop. Un truc pour le savoir : en automne, les feuilles ne doivent pas être rouges mais orangées.
J'ai donc attendu la mi-mars, période pendant laquelle les nuits sont en dessous de zéro degrés et plus 3 environ en journée pour préparer l'érable à son travail annuel : avec une perceuse électrique montée d'une mèche à bois, j'ai fait un trou avec un angle ascendant de 7,5 cm puis j'ai posé le chalumeau et enfin accroché le sceau recouvert d'un plastique protecteur.
Immédiatement la sève s'est mise à couler goutte à goutte.
Quelques heures après il y avait environ 2 litres de sèves. Et l'opération miraculeuse s'est reproduite jour après jour. J'ai même posé un autre chalumeau (ça dépend de la circonférence de l'érable) pour doubler la production.
Au bout d'une semaine, j'ai pu récolter plus de 5 litres. En effet, certaines nuits n'étant pas négatives pour la température, il n'y avait pas de montée de sève. C'est imparable.
Ah j'oubliais, au fur et à mesure que je récoltais la sève quotidienne je la versais dans un récipient pour la congeler afin qu'elle ne se détériore pas.
Ensuite une fois décongelée il faut filtrer la sève avec une taie d'oreiller au dessus d'un grand fait-tout afin d'éliminer tous les petits débris et on commence la cuisson pendant plusieurs heures. Sachez que pour obtenir 100 ml de sirop il faut faire bouillir 4 litres de sève.
Donc patience. C'est comme de la transmutation alchimique. Pour obtenir de l'or pur il faut beaucoup de matière brute transmutable. Ah, ne pas oublier le thermomètre à sucre afin d'obtenir 100 degrés. La teneur en sucre doit être de 66 pour 100. En fait c'est comme la cuisson du sucre avec de l'eau pour obtenir du sirop. Seule différence avec la sève d'érable : Il faut beaucoup, beaucoup de sève et la cuire longtemps pour en extraire le sucre tant désiré. De la job de longue haleine et de beaucoup de vapeur.
Après 2 heures de cuisson et un changement de contenant (une petite casserole pour la dernière ligne droite), voilà le résultat : de la mousse et des bulles et surtout la teinte caractéristique. Mais c'est vraiment subtil pour savoir à quel moment le sirop est prêt : si vous arrêter trop tôt la cuisson la teneur en sucre sera moindre et le sirop risque de se détériorer et si vous insister avec vos gros sabots, là là, le sirop va se cristalliser. Et c'est ce qui est arrivé.... Pas grave c'est ma première expérience et qui ne tente rien n'a rien. Et je suis fier de cette réalisation et cristallisation.
Et voilà le produit final, figé pour l'éternité et pour le futur des générations. Mais déjà l'érable à commencé à reproduire de la sève car de nouveau il fait frête la nuit et je vais recommencer cette petite transmutation.
Bref je suis plus québécois que les québécois pur sucre.